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Le job de député européen ? « Je viens de passer deux mois et plusieurs nuits blanches sur le Plan Juncker » – [INTERVIEW] par le Daily Nord

Quels sont les dossiers qui vous occupent actuellement ?

Je viens de passer deux mois (et plusieurs nuits blanches) sur le plan d’investissement Junker qui libèrera près de 315 milliards d’euros d’investissement public et privé au cours des trois prochaines années. Mon travail de parlementaire, c’est de recevoir entre 200 à 250 visiteurs par semaine (des lobbys, des chefs d’entreprises, des comités d’entreprises, des lycées, des élus, etc.) pour discuter de l’Europe. J’ai aussi créé un intergroupe sur les financements à long terme et la réindustrialisation pour mettre en adéquation les trois côtés du triangle : projets, finances et régulation. L’objectif est de favoriser les interactions entre entreprises et d’instaurer des rapports de confiance et d’échange entre les différents acteurs et l’Europe (www.longterminvestment.eu). C’est penser le futur en se fondant sur l’existant. En promouvant un cadre réglementaire et fiscal européen incitatif pour l’investissement à long terme et la réindustrialisation.

Comment décririez-vous votre travail en tant qu’eurodéputés ?

J’ai quitté Valenciennes pour Bruxelles car je passe désormais tout mon temps à mon bureau de la commission (NDLR : les parlementaires passent chaque mois trois semaines à Bruxelles en commissions et une semaine en séance plénière au Parlement de Strasbourg). Je n’ai pas démissionné de mon mandat de maire de Valenciennes par gaieté de cœur mais c’était impossible de mener les deux mandats de front. Mes journées commencent généralement à 8h et se terminent à 22 h. Mon travail consiste à construire les textes, à en discuter dans les commissions pendant des centaines d’heures. Je vais également sur le terrain, rencontrer des pêcheurs de Boulogne-sur-Mer comme des ouvriers en sidérurgie à Dunkerque.

Nous avons analysé dans la première partie du dossier les chiffres du site indépendant VoteWatch Europe. Où l’on a constaté que le Front National se montrait plus présent que dans son mandat précédent.

La technique du Front National pour afficher de si belles statistiques ? Diffuser des notes écrites par paquet de vingt et ça fait des années que ça dure ! Mécaniquement, ils ont compris comment manipuler les chiffres. Moi, j’ai enregistré 100% de présence en commission Transport mais ça n’apparaît pas sur le site VoteWatch Europe. Les commissions, c’est ce qu’il y a de plus important pour avoir une action certaine sur le système européen. On entre alors dans la machinerie. Je sors par exemple d’un trilogue : une fois que le Parlement a voté, il présente le texte au Conseil des ministres, en présence de la Commission européenne. On y discute du moindre mot, de la moindre virgule. C’est plus important quand même qu’un simple commentaire envoyé par écrit par l’assistant lors des assemblées plénières. Concernant la présence, on peut aussi arriver, signer et repartir… Depuis six ans, je ne croise pas les eurodéputés FN à la commission à Bruxelles, je ne le vois qu’au parlement de Strasbourg où je considère qu’ils font de la représentation. Je vais faire une comparaison avec mon ancien métier de chirurgien : on peut passer une même matinée à faire des opérations très simples ou à mener des interventions délicates. Le résultat est le même : vous avez travaillé une matinée mais certains actes demandent plus d’expertise, d’investissement et de concentration !

Retrouvez l’entretien ici: http://dailynord.fr/2015/06/dossier-europeennes-2-le-travail-des-eurodeputes-vu-par-karima-delli-les-verts-et-dominique-riquet-udi/

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