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[MEDIAS] Grand est Transport fluvial: Saône-Moselle ne baisse pas pavillon – Le Républicain Lorrain

Face au dédain affiché par Paris, les promoteurs du canal à  grand gabarit Saône-Moselle se tournent vers l’Europe, bien décidés à surfer sur le scrutin de l’an prochain.

«Quelles sont les intentions du gouvernement sur la liaison fluviale entre la Moselle et la Saône ? » Interpellée par Francois Grosdidier, au Sénat le 6 juin, la ministre Elisabeth Borne va droit au but : « Ce coût » [15 Mds] est hors de portée des investissements envisageables à court et moyen terme, mais seulement à très long terme ». Renvoi, donc, aux « calendes grecques » déplore le sénateur mosellan. Au sein de l’association Seine Moselle Rhône, on prend note de la confirmation d’un report sine die de ce dossier aux allures de serpent de mer. Pas question pourtant de baisser pavillon. « Avec tout le respect qu’on a pour Elisabeth Borne, on va faire notre travail de lobbying auprès des députés européens », objecte l’entourage d’André Rossinot, président de l’association. A un an des élections européennes, les promoteurs de Saône-Moselle/Saône-Rhin font fi de « cette énième péripétie » et organisent la riposte. L’objectif reste inchangé : établir une liaison fluviale à grand gabarit entre la Méditerranée et la mer du Nord via la réalisation de 220 kilomètres de canal entre Pagny-sur-Saône et Neuves-Maisons (54). Une option ouverte par l’abandon du projet de liaison Rhin-Rhône via le Doubs. « La chance du sillon lorrain est d’être un corridor européen. Nous devons être actifs dans les mois qui viennent », exhortait André Rossinot, lors d’une récente réunion d’information de l’association sur le thème « Europe, transport fluvial et territoires ».

Stratégie des petits pas

Reste à convaincre les parlementaires européens du bien-fondé du projet. Ce dont les Français ne doutent visiblement plus, qui plébiscitent le fluvial à 85 %, selon un sondage présenté pour l’occasion. La France n’en demeure pas moins à la traîne de ses voisins. Lancées suite au Grenelle de l’environnement en 2009, les études ont été suspendues fin 2012, faute de financements et le projet renvoyé à 2050, conformément aux conclusions du rapport Duron effectué à la demande Francois Hollande. « Sauf qu’il ne s’agit pas d’un petit projet franco-français » objecte-on au sein de l »association Seine Moselle Rhône. Les acteurs du dossier évoquent « l’atout supplémentaire » que constitue la nouvelle gouvernance des ports de la Moselle, sur le point de se fédérer en syndicat mixte. Mais aussi l’inscription de Saône-Moselle/Saône-Rhin dans le quadrilatère Le Havre-Dunkerque/Anvers-Rotterdam/Seine-Escaut/Moselle-Rhin conférant au projet une dimension transnationale. L’eurodéputé Dominique Riquet, vice-président de la commission des transports et du tourisme au Parlement, plaide pour la stratégie des petits pas, associée à  une approche globale : « Il faut être patient et motivé, nous allons toucher au but pour Seine-Nord grâce à l’Europe. Compte tenu de l’importance du corridor méditerranéen, elle vous aidera aussi.»

Publié le 16 juin 2018 pour le Républicain Lorrain par Xavier BROUET. Vous pouvez trouver l’intégralité de l’article en cliquant ici.

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