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Plan Juncker : l’additionnalité n’est pas évidente – Radio Classique

Le journal de l’Europe de Radio Classique, le 19 septembre 2016 : interview sur la prolongation et le renforcement du Plan Juncker. Vous pouvez réécouter mon intervention en cliquant ici (à partir de 11:38).

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Verbatim de mon interview ci-dessous

Le plan Juncker pour l’investissement en Europe pourrait être porté à 550 milliards d’euros et prolongé jusqu’à 2020. Est-ce que cela vous semble réaliste alors qu’on est aujourd’hui encore très loin des 300 milliards annoncés en 2014 ?

Je pense que les 300 milliards seront probablement atteints à la date convenue, c’est à dire en 2018. Aussi, je pense que le projet de doubler le plan d’ici 2022 est réaliste et correspond probablement aux besoins.

Quel bilan faites vous du plan d’investissement ? Beaucoup de projets ont été soutenus mais leur valeur ajoutée n’est pas évidente. La plupart auraient d’ailleurs été financés même sans ce plan. Est-ce également votre perception ?

Je suis de ce point de vue. L’additionnalité, la capacité à sortir des opérations qui n’auraient pas pu être financées dans un circuit financier classique n’est pas toujours si évidente.
On n’a pas toujours réussi à cibler les opérations que le marché n’aurait pas traité. C’est un des sujets qui nous a amené à proposer d’améliorer le mécanisme en le mélangeant avec d’autres outils de soutien à l’investissement notamment avec des subventions. Cela permettra probablement, en mélangeant deux types de mécanismes sur fonds européens, d’arriver sur des projets qui ont vraiment de l’additionnalité c’est à dire une vraie valeur ajoutée.

Dominique Riquet, n’y a t-il pas un paradoxe à ce que le Royaume-Uni soit le principal bénéficiaire du Plan Juncker (27% des projets) ?

On s’est aperçu qu’il s’agissait essentiellement de projets de marchés, ce sont donc les pays les plus développés qui en ont profité. Ainsi les principaux bénéficiaires sont le Royaume-Uni mais également la France et l’Allemagne. Dans une moindre mesure le Bénélux en a profité également. On a pu remarquer que les pays de l’Union à l’Est n’avaient pas soit les capitaux complémentaires soit l’ingénierie nécessaire pour en profiter.
Donc on n’est pas surpris par le comportement des Anglais qui sont toujours assez réactifs pour ce genre de choses.

Même si le RU sort de l’Union européenne ?

C’était avant le Brexit, d’ailleurs pour l’instant il n’y a pas eu Brexit à proprement parler car nous attendons la fameuse lettre de notification qui ouvrira la procédure prévue à l’article 50 du Traité.
Ils sont pour l’instant toujours dans l’Europe or le principe est que tant qu’on est dedans, on est dedans.

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