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Le PNR, c’est une bataille d’hypocrites ! – EurActiv

Bruxelles, 24 mars 2016

Le débat sur le PNR (Passenger Name Record) tourne au bal des hypocrites. Les États membres refusent de partager effectivement les données des passagers aériens, de peur qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains. La France pousse hypocritement le Parlement européen à adopter une proposition qu’elle a contribué à vider de son sens.

Airport: Belgian passport and boarding card. Aéroport : Passeport belge et carte d'embarquement.

« Le Parlement européen souhaitait qu’un seul fichier européen soit créé, rassemblant les données de tous les passagers. Les États membres ont à l’inverse opté pour 28 fichiers, 28 PNR, qui pourraient être accessibles à l’occasion » rappelle Dominique Riquet, député européen du centre.

Une situation qui fait que les États-Unis disposent de plus de renseignements que les États membres sur qui prend l’avion où en Europe, comme l’a rappelé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, le 22 mars.

Et les États membres ne semblent pas prêts de bouger sur le sujet : le refus de partager plus d’informations provient des plus grands États membres dont la France et le Royaume-Uni. « Ce n’est pas une question d’abandon de souveraineté… mais disons qu’il y a un manque de confiance envers certains états » explique une source proche du ministère de l’Intérieur.

En clair, la France craint que les informations en question n’atterrissent entre les mauvaises mains, qu’il s’agisse de terroristes ou d’organisations criminelles qui pourraient soudoyer certains fonctionnaires peu scrupuleux, dans un pays de l’Est par exemple, pour y avoir accès. La corruption toujours latente dans certaines zones inquiète, même si les plus grands pays n’en sont pas indemnes, loin de là. En France, l’épisode de l’affaire Neyret qui aurait permis au grand banditisme à avoir accès à des fiches Interpol contre rémunération, a montré que la corruption n’était pas un vain mot. L’affaire doit être jugée en mai prochain.

« Le PNR, c’est une bataille d’hypocrites » résume Dominique Riquet, tout en estimant que son inscription accélérée à l’ordre du jour du Parlement européen, sans doute à la prochaine session début avril, se justifie d’un point de vue politique. »

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’article ici.

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