Ils en parlent

Moi, je souhaite que les Anglais s’en aillent ! – La Voix du Nord

Brexit, Calais, agriculture : mon interview à la Voix du Nord parue dimanche 6 mars.

 vdn

Le député européen et ancien maire de Valenciennes ne mâche pas ses mots en parlant d’un départ possible du Royaume-Uni de l’Union européenne. Loin d’être un problème, ce serait pour lui une chance d’aller plus loin dans le projet politique rejeté par Londres.

Vivement le Brexit ?

Notre groupe au parlement européen estime très majoritairement qu’on n’aurait jamais dû ouvrir des négociations avec Cameron sur le sujet et de lui faire des propositions scandaleuses dans le seul but d’arranger ses affaires et d’influencer le résultat du referendum. 

A Bruxelles, la position politiquement correcte est de dire qu’on ne souhaite pas le Brexit. Moi je souhaite que les Anglais s’en aillent ! J’ai toujours considéré qu’ils auraient été mieux dehors que dedans, donc je désapprouve totalement les concessions arrachées par Cameron. On a besoin d’avancer vers plus d’intégration européenne, sur le plan fiscal et social, sur la sécurité intérieure et extérieure. 

Or si la Grande-Bretagne est dedans, elle fera tout ce qu’elle peut pour que l’Europe n’avance pas. S’il y a un projet politique européen dont les Anglais ne veulent pas, ils n’ont rien à faire dedans. Les conséquences pour les Anglais, ça les regarde. Leurs alliés du Commonwealth ont exprimé leur inquiétude sur une sortie et très probablement l’Ecosse prendrait son indépendance pour rester dans l’Union. 

S’agissant des conséquences économiques pour l’Europe, des études ont montré qu’elles seraient tout à fait négligeables. L’Europe n’est pas une prison, on peut en sortir !

Brexit

Sommet franco-britannique

22 millions d’euros, ce n’est pas cher payé pour les ennuis qu’on a. On sait que le président de la République ne reviendra pas sur les accords du Touquet parce qu’il ne veut pas indisposer les Anglais. Moi, je n’ai jamais compris qu’on signe ces accords ! Maintenant qu’on n’en a vu les effets, on devrait les dénoncer et mettre en jeu le préavis de deux ans pour leur retransférer la garde de leur frontière. 

A partir du moment où les migrants pourront traverser la Manche et déposer leur demande d’asile sur le sol britannique, les Anglais ne pourront pas les refouler. Ils seront obligés d’instruire les demandes. Le problème de Calais serait résolu par le Brexit. 

La colère des agriculteurs

Toute l’agriculture n’est pas en crise. La culture marche bien, les filières animales vont mal. Tout simplement parce qu’on n’a pas restructuré ces filières. On le voit avec le psychodrame autour de la ferme des mille vaches. Pourquoi n’y a-t-il pas de crise du lait en Allemagne ou aux Pays-Bas alors qu’ils ont multiplié leur production par deux ? Parce qu’ils ont complètement restructuré leur production avec des fermes de plus de mille têtes, et des coûts de revient beaucoup moins élevés. 

Avec cent vaches un éleveur français ne s’en sort pas dès que le prix du lait baisse de dix centimes. Pour cultiver cinq cents hectares de céréales, il faut une personne, comme pour cinquante têtes de bétail, On voit le problème de productivité. Il faut aller vers des productions à forte valeur ajoutée, comme les laits bio. Les quotas c’est un pansement sur une jambe de bois. 

Retrouvez intégralité de l’interview ici

X