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Plan Juncker : pour une meilleure coordination avec les autres aides européennes à l’investissement – L’AGEFI

L’Agefi, le 14 septembre : « le plan Juncker doit être mieux coordonné avec les autres aides à l’investissement »

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  • Le montant du plan Juncker a été doublé. Est-ce un signe de succès et faut-il s’attendre à une nouvelle augmentation à l’avenir ?

L’augmentation de l’enveloppe de fonds mobilisés grâce au plan Juncker, qui est pour ainsi dire doublée en passant de 315 milliards d’euros actuellement à 500 milliards d’euros d’ici à 2020, fut évoquée dès les premiers investissements effectués dans le cadre du Plan Juncker initial, en 2015. Les Etats membres, le Conseil, la Commission ont jugé que les premières initiatives prises dans le cadre de ce plan étaient concluantes. Par ailleurs les appels ont été nombreux en faveur d’une amplification de ce plan qui devait se dérouler sur trois ans à l’origine, entre 2015 et 2018. À ce jour les fonds investis avoisinent les 119 milliards d’euros.

  • Lors du lancement du plan Juncker, vous aviez alerté sur le risque de cannibalisation de certaines aides européennes au profit de ce plan. Qu’en est-il ?

C’est exact. Aujourd’hui, les critiques portent surtout sur l’articulation entre les différents outils d’aide financière mis en œuvre par la Commission, qu’il s’agisse du Plan Juncker, d’autres fonds d’investissement, des fonds régionaux … Pour plus d’efficacité, ces leviers doivent être articulés, voire s’additionner. Certains de ces outils prévoit de fournir des subventions et d’autres des bonifications (instruments financiers tels les garanties de prêt). Il faut mixer les deux formules, subvention et bonification car c’est ainsi que les soutiens à l’investissement apportés par l’Europe seront les plus efficaces. Ce débat fait son chemin dans les esprits des responsables européens. Les sommes en jeu sont considérables. Les fonds européens régionaux représentent 37 milliards d’euros par an. Un outil comme le mécanisme d’interconnexion en Europe (MIE) pèse à lui tout seul une trentaine de milliards d’euros de subventions.

Je prendrai deux exemples. Le port de Calais de 2015 est un projet au total de 800 millions d’euros. L’Europe a apporté 100 millions d’euros d’argent frais via le MIE, auxquels se sont ajoutés des subventions d’Etat, des collectivités territoriales, des opérateurs et de structures porteuses. Mais il manquait 400 millions. Ils ont pu être empruntés dans des conditions de délai et de coût améliorés grâce à la bonification apportée par le mécanisme du plan Juncker.

Un deuxième exemple nous est fourni par Alstom. Le groupe veut se restructurer et regrouper certaines de ses activités à Reichshoffen au détriment de Belfort. Il devra réaliser des investissements en capital et l’Europe devra alors répondre présent. D’autre part, l’Europe travaille au TGV du XXI° siècle ce qui signifie des investissements en recherche et développement, et dans de nouveaux outils industriels. Pour moderniser le site de Reichshoffen, les fonds européens régionaux seront les bienvenus, ainsi que les fonds spécifiques ou encore le mécanisme de bonification du Plan Juncker.

  • Comment assurer une meilleure coordination de la multitude des canaux d’aide à l’investissement ?

Il faudrait parvenir à institutionnaliser les passerelles entre les mécanismes de subventions et ceux de bonification. Faut-il aller jusqu’à créer une structure formelle de coordination, capable de couvrir l’ensemble des investissements soutenus par les outils financiers européens ? Je suis tenté de répondre oui. En principe la Commission est en position d’assurer la coordination entre ses différents outils financiers. Elle assure également la régulation des politiques qui met en œuvre ces outils. C’est elle également elle qui instruit les appels d’offre pour les projets. Toutefois, je crois qu’une structure de coordination spécifique à l’intérieur de la Commission serait adaptée. »

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