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[REUNION AVEC L’ASSOCIATION NATIONALE DES PÔLES TERRITORIAUX ET DES PAYS : POUR UNE EUROPE ENRACINÉE DANS SES RÉGIONS]

Je parrainais ce jeudi 17 janvier une réunion avec l’Association Nationale des Pôles Territoriaux et des Pays (ANPP) à Strasbourg. Mes collègues eurodéputés et moi-même avons pu échanger avec ses représentants, promoteurs de toujours d’une place renforcée de nos territoires et de la ruralité dans l’Union européenne. C’est une démarche nécessaire : les élus locaux, étant au plus près des habitants, sont les plus à même d’identifier les difficultés et d’apporter les réponses appropriées auprès des citoyens et des entreprises. C’était donc pour moi un vrai plaisir de pouvoir échanger avec ces acteurs, dont je partage les préoccupations : les fonds européens participent certes d’une véritable stratégie de développement des territoires à l’échelle de l’Union mais sont un instrument délicat à manier de par leur complexité. L’ANPP plaide ainsi pour une plus grande lisibilité des programmes de financement européens et notamment via un soutien à l’ingénierie territoriale au niveau local.

Les chiffres sont parlants : le taux de programmation des fonds européens ne dépassait pas en 2018 les 40%, toutes régions confondues. L’utilisation intégrale des crédits est un défi pour les autorités de gestion, qui voient peser sur elle une épée de Damoclès si elles ne font pas plein usage de leurs fonds 2020. La procédure dite de dégagement d’office prévoit en effet que tout crédit non utilisé soit reversé dans le budget de l’Union européenne (principe du « use it or lose it »). C’est un véritable enjeu de rayonnement pour nos régions qui doivent utiliser ces fonds comme levier de leur développement et de leur compétitivité.

Photo prise lors de la réunion au Parlement européen, Strasbourg

Car malgré leur complexité, le jeu en vaut bel et bien la chandelle pour les élus. Sans l’Union européenne, aucun grand projet ne saurait désormais être réalisable. Notre Région – les Hauts de France – l’a très bien compris, et sait jouer de ses atouts pour capter ces capacités de financement. Par exemple, c’est l’argent européen qui a permis de financer partiellement l’extension du Port de Calais en 2015, qui représentait un investissement de 863 millions d’euros dont 98,6 millions en provenance de l’UE. Peut également être cité le Canal Seine Nord, projet estimé à 4,5 milliards d’euros dont 1,8 milliard d’euros proviennent de l’UE (769 millions d’euros pour la période 2015-2020). De manière plus générale, les fonds européens ont contribué au financement de projets emblématiques au sein notre belle région tels que le Louvre-Lens (financement de 25 % du projet soit 37 millions d’euros), le Grand Nausicaà (17 millions d’euros via le FEDER), la ligne ferroviaire Calais-Dunkerque (30 millions d’euros au titre du FEDER). Et je pourrais multiplier les exemples encore longtemps, mais vous avez sans doute déjà compris d’où je voulais en venir : les fonds européens constituent une chance et une opportunité réelles pour les élus locaux qui, utilisés intelligemment, représentent un vecteur indéniable du développement de nos territoires.

J’ajouterai que l’inclusion de nos territoires dans le débat européen répond à un impératif démocratique a fortiori dans un contexte national qui nous rappelle le désir d’implication des citoyens face à une politique souvent jugée trop lointaine ou centralisée. Fort de dix années en tant que maire de Valenciennes, je ne peux qu’encourager la mise à contribution de nos élus locaux, artisans de toute ingénierie territoriale et premiers concernés par les fonds européens.

J’adresse mes remerciements aux représentants de l’ANPP, à mes collègues parlementaires présents ainsi qu’à tous les participants pour cette rencontre qui fut éclairante et constructive.

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