Euro-circonscription Nord-Ouest,  Ils en parlent

[VIDEO] Nous avons besoin de plus d’Europe, de plus de solidarité ! – 9 mai

Le député européen Dominique Riquet évoque la journée de l’Europe

 

Arrageois.info – Chaque année, le 9 mai, la journée de l’Europe célèbre la paix et l’unité en Europe

Ce jour du 9 mai 1950, Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères, propose dans un discours historique prononcé à Paris une nouvelle forme de coopération politique pour l’Europe, qui rendrait impensable toute guerre entre les nations du continent.

Chaque année donc, l’Europe des 28 nations célèbre cette journée spéciale. À Arras, ce lundi 9 mai, le maire Frédéric Leturque était accompagné de partenaires et du député européen Dominique Riquet. Outre la signature de la Charte Europe et Engagement par les nouveaux membres du Réseau Europe et Engagement et la mise à l’honneur du botaniste arrageois Clusius*, le moment était venu aussi pour Dominique Riquet de témoigner de son expérience au sein du Parlement européen et de ses inquiétudes quant à l’avenir de l’Europe.

Synonyme de paix et de rapprochement des peuples, l’UE fait aujourd’hui face à de nombreux enjeux, de la crise des migrants à ses portes jusqu’à la menace de départ du Royaume-Uni. À l’intérieur de l’hémicycle, Dominique Riquet, ancien maire de Valenciennes, nous évoque cette journée symbolique, mais qui cache malgré tout des problèmes beaucoup plus profonds, en matière notamment de politique européenne.

Je pense que [la journée de l’Europe, 9 mai] est très nécessaire. Elle a souvent été une journée symbolique comme vous dites. Actuellement l’Europe est en difficulté parce que les moyens de l’Union européenne ne sont plus suffisants pour faire face aux défis qui lui sont imposés : problèmes migratoires, frontières, sécurité, terrorisme, la guerre à l’extérieur, la guerre économique, la capacité à avoir une harmonisation sociale et fiscale… L’Union européenne n’a plus les moyens de la grande idée de l’Europe. Et je pense qu’une journée comme celle-là est très nécessaire pour redire aux gens, et surtout aux jeunes, ce qui vous attend, votre sort, il sera bien dans une Europe intégrée. Si chacun repart dans sa région, dans sa nation, dans une Europe qui se fragmente, qui se délite, dans le cadre de la mondialisation, alors je pense que l’on va passer des moments difficiles.

On a vu que l’Europe n’a pas les moyens de garder les frontières, ce sont les États-membres qui en ont la souveraineté. On a vu également que chacun repartait dans des positions qui étaient extrêmement égoïstes, sans mise en commun des moyens, avec des discussions très explosées, la Grèce est laissée seule, après ça sera au tour de l’Italie… Sauf que dans une Europe intégrée, ce qui arrive à la Grèce ou à l’Italie, arrive ensuite à tout le monde. Nous devons faire plus d’Europe, plus de solidarité ! Ça va être évidemment un sujet très tendu, qui n’est pas résolu – et là encore, solidarité ! Solidarité, que cela plaise ou non ! Que la solidarité soit un effort, c’est sûr – mais ça sera bien pire si on n’a pas cet effort maintenant, cette idée de solidarité européenne.

Je suis inquiet, très clairement. Ca fait depuis plus de sept ans que je suis député européen. On a connu la crise de 2009 : c’était une crise inquiétante, mais ce n’était pas une crise de la foi européenne. Là je suis inquiet parce que plus les difficultés s’accumulent, plus les États se replient sur eux-mêmes, plus les opinions deviennent eurosceptiques et plus les difficultés augmentent. Comme si, en quelque sorte, les causes aggravaient les effets : on devrait avoir plus d’Europe, or on en a de moins en moins, et moins on en a pire c’est et plus les gens se replient sur eux-mêmes. Actuellement, on a vraiment des difficultés et j’ai de l’inquiétude.

Arras d’abord, c’est un endroit qui depuis plus de 1000 ans représente un des foyers vivants de la pensée européenne, de la pensée occidentale. C’est aussi un carrefour extraordinaire : de transports, de logistiques, d’activités, de la culture… Et puis l’Europe est également investie ici : investie dans les infrastructures, dans les connexions Hauts-de-Seine-Nord, très probablement avec un progrès dans le ferroviaire, avec aussi une aide permanente dans les aménagements, les zones, la logistique, l’agroalimentaire… L’Europe est et restera très présente, notamment pour accompagner la nouvelle et troisième révolution industrielle, la COP21, le défi climatique.

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