#Invest4Future

Presque rien de grand ne se fait vite ! Discours sur l’investissement -13 avril 2015 #Invest4Future

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La conférence inaugurale de l’intergroupe (présidé par Dominique Riquet) sur l’investissement de long terme et la ré-industrialisation : LE PLAN JUNCKER (oui, mais…) en présence du vice-président de la Commission européenne Jyrki Katainen et de plus de 300 participants a eu lieu lundi 13 avril au Comité des Régions.

Retrouver ci-dessous le verbatim du discours  prononcé par Dominique RIQUET :

« Monsieur le Président Markkula,

Monsieur le Vice-Président Katainen,

Mes chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

A titre liminaire, je voudrais remercier chaleureusement le Comité des régions et son président Markkula pour son accueil. Je saisis cette occasion pour remercier également l’ensemble de nos dynamiques partenaires de leur soutien. Je pense plus particulièrement à la Caisse des Dépôts et Consignations, la Cassa Depositi e Prestiti, les European Rail Infrastructure Managers (EIM), la KfW et le Groupe Axa pour cet évènement.

C’est une grande fierté de présider les débats de la première conférence de notre nouveau-né, mais déjà grand, intergroupe sur l’investissement de long terme et la ré-industrialisation #Invest4Future.

Investir… pour l’avenir. C’est bien de cela qu’il s’agit. Penser et inventer le futur en se fondant sur l’existant. Car le règne de l’immédiateté explique en partie les crises subies par notre continent depuis 2007. Certes, la tâche est ardue. Comme au temps des cathédrales, il s’agit de travailler sur un projet dont la temporalité dépasse la nôtre. Le long terme requiert également la stabilité de l’environnement réglementaire et la sécurité juridique. Telles sont les conditions de la réussite d’une politique d’investissement. Presque rien de grand ne se fait vite.

Au-delà des clivages nationaux et partisans, notre association a pour but de promouvoir un cadre réglementaire et fiscal européen incitatif pour les investissements de long terme, dont les infrastructures sont l’illustration la plus éclairante. Rendre pour les investisseurs le long terme plus attractif que le court terme et son lot de spéculation en bulles, c’est favoriser l’orientation des liquidités abondantes vers l’économie réelle plutôt que virtuelle.

L’investissement de long terme, c’est l’histoire d’un triangle équilibré entre ses trois côtés interdépendants : projets, finance et régulation. « Chercher toujours ce qui rassemble » entre les régulateurs, les porteurs de projet et les investisseurs afin de restaurer la confiance réciproque rompue.

Les maux de l’économie de la zone euro sont connus de tous. Nous connaissons un chômage très important. En particulier chez les jeunes. En 2007, suite à l’explosion de la bulle financière, les autorités publiques de nombreux États membres ont, à juste titre, sauvé leurs banques de la faillite en les recapitalisant. S’ajoutant à un surendettement préexistant, cette recapitalisation publique a fait de la crise bancaire une crise souveraine, et mis la zone euro au bord du gouffre.

Dans ce contexte est apparue une inquiétante pénurie de l’investissement public comme privé, affectant tous les États membres, Allemagne incluse. Le manque d’investissement en Europe est estimé à 300 milliards d’euros par an. Cette situation présente des similitudes avec la “grande récession” japonaise des années 90 (« la décennie perdue”). Afin d’éviter ce scénario catastrophe, les institutions européennes, en 2014, ont fait de la relance de l’investissement leur nouveau fer de lance.

Débordés par l’urgence du court terme des crises, nous n’avons pas été en mesure d’anticiper cette chute substantielle de l’investissement public et privé. D’abord conjoncturelle, la forte baisse du niveau de l’investissement est ainsi devenue structurelle.

Ces nombreuses difficultés apparaissent comme une montagne de défis ambitieux, mais une montagne s’escalade, elle ne contemple pas. Alors travaillons pour faciliter l’investissement de long terme dans les infrastructures ou l’éducation qui doperont la compétitivité de notre économie et génèreront donc des gains de croissance puis des emplois. Rétablissons la confiance en mettant fin à l’inflation législative et règlementaire. L’alignement des astres (liquidités abondantes sur les marchés, euro faible, baisse du prix du pétrole et taux d’intérêts bas) est en outre un coup de pouce bienvenu.

Venons-en maintenant au sujet qui nous réunit aujourd’hui : le Plan Juncker.

Jean-Claude Juncker a un plan dont le principe est soutenu de tous sous réserve de quelques nuances. Et oui, le diable est dans les détails.

S’agissant des sources de financement, le Parlement européen (qui ne s’habille pas en Prada) refuse la méthode de Lady TINA « There in no Alternative ». Oui nous pensons qu’il y a des alternatives crédibles dans le budget européen pour préserver les fonds alloués aux programmes européens cruciaux pour la recherche et les infrastructures que sont Horizon 2020 et le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe.

L’additionnalité qui est sur toutes les lèvres de la Commission européenne s’apparente à une substitution. Nous voulons une véritable addition d’investissement: le Plan Juncker plus H2020 plus le MIE. Pas la cerise sans le gâteau.

Concernant la gouvernance ensuite, le maître mot doit être l’efficacité. Ceci implique l’absence d’ingérence politique dans les décisions d’investissement. Il en va de la crédibilité du plan et de la confiance des investisseurs. Mais la confiance du Parlement européen, seul représentant direct des citoyens européens, dans la BEI est aussi fondamentale. C’est pourquoi le Parlement européen soutenu par la Cour des Comptes européenne souhaite renforcer les contrôles démocratiques ex post et s’assurer que les investissements seront en droite ligne avec les objectifs de l’Union.

Chers long-termistes, nous soutenons le plan Juncker. Nous le soutenons avec force et dans une approche constructive pour améliorer la politique européenne d’investissement.

Rappelons-nous qu’œuvrer pour satisfaire les aspirations de notre siècle est notre mission.

Gardons toujours à l’esprit que l’investissement de long terme est l’effet de la patience et du temps.

Notre croissance potentielle est la condition de notre indépendance et l’instrument du salut de notre économie.

Je vous remercie pour votre attention et je laisse la parole au vice-président de la Commission M. Jyrki Katainen. »

 

Téléchargez la version Word ici : Discours DR 13 avril #Invest4Future

 

 

 

 

 

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