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Plan Juncker : sans les subventions, l’additionnalité ne paraît pas optimale !

Parlement européen, Strasbourg, le mercredi 8 juin :  j’intervenais en session plénière du Parlement européen, lors du debat relatif à l’examen à mi-parcours du Plan Juncker :

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Retrouvez le verbatim de mon intervention ci-dessous :

Face au déficit d’investissement dont souffre l’économie européenne dans son ensemble, l’idée originelle et pertinente du Plan Juncker est de réamorcer la pompe en agissant à l’échelon européen et notamment via le Fonds européen pour  les investissements stratégiques (FEIS).

Afin d’éviter que le plan ne soit une simple augmentation de capital de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), le Parlement européen, conscient de l’abondance des liquidités sur le marché, avait défini les conditions à l’utilisation des deniers du contribuable européen : la valeur ajoutée européenne et l’additionnalité des projets retenus. Quel bilan dresser à mi-parcours ?

Dans le secteur des transports, l’additionnalité et la valeur ajoutée européenne des projets retenus, essentiellement autoroutiers, ne parait pas optimale. Sur ce type de projet, le marché est souvent suffisant et les bénéfices environnementaux pas évidents.

Pour des projets plus en phase avec les priorités politiques européennes (valeur socio-économique), l’additionnalité nécessite souvent un couplage des instruments financiers à des subventions. À ce propos, on peut que regretter dès lors la ponction budgétaire opérée sur l’enveloppe du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE) et qui affaiblit par conséquent le plan d’investissement lui-même. Ce fut une erreur qu’il ne faudra pas réitérer à l’avenir.

L’amélioration qualitative des projets suppose une démarche également proactive (par exemple dans les transports en s’inspirant des annexes du MIE). La bonne articulation nationale et régionale dans la sélection des projets nécessite d’améliorer les relations avec les Banques nationales de développement.

Cela dit, toutes ces précisions seront vaines, si nous n’agissons en parallèle sur la constitution d’un environnement attractif pour les investisseurs. Je veux parler de la nécessaire évolution du cadre réglementaire concernant le financement de l’économie réelle et notamment des infrastructures. L’Europe doit défendre cette priorité au sein des institutions internationales chargées de l’élaboration de ces normes prudentielles auxquelles sont soumis les investisseurs institutionnels.

Pour aller plus loin :

  • vous pouvez voir ou revoir ma précédente intervention sur le sujet en commission des transports et du tourisme ici
  • le mardi 28 juin, au Parlement européen nous organisons une grande conférence dédiée à cette question dans le cadre de l’intergroupe sur l’investissement de long terme et la réindustrialisation. Pour vous inscrire, cliquez ici.

Juncker

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