Euro-circonscription Nord-Ouest,  Ils en parlent

Dialogue avec un chef d’entreprise des Hauts-de-France : ce qu’il attend de l’Europe – La Voix du Nord

La Voix du Nord, le 17 septembre 2016 : la filière animale rame, mais Novial garde la tête hors de l’eau

C’est une usine plutôt discrète, à l’entrée du village. Mais qui abrite pourtant une activité intense: chaque année, 150000tonnes de matières premières (blé, orge et maïs essentiellement) entrent en effet ici pour une production équivalente de granulés et farines pour l’alimentation des animaux d’élevage (vaches, volailles, lapins, chevaux, gibier, basse-cour…). Sans compter 5000 tonnes d’aliments médicamenteux sur ordonnance.

Le site nordiste, avec ses 78 salariés, est ainsi le plus important du groupe et contribue largement à sa place de leader dans les Hauts-de-France et en Normandie. Une vraie performance dans un contexte particulièrement compliqué. «L’année a été très difficile pour la filière animale. Les éleveurs vont mal, et les consommateurs, même si on note un vrai changement de comportement, font attention à la dépense, donc on doit adapter nos prix.On ne répercute pas nos coûts de production et nous devons faire d’importantes économies de charge», explique Gaël Peslerbe, le directeur général de Novial, qui parle d’une rentabilité faible. En 2015, l’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros, mais n’a rien gagné, car tout est réinvesti dans l’outil de travail.

«Zéro», répète le patron. Les normes, toujours plus exigeantes, éloignées de la réalité de la filière et même incohérentes, n’arrangent rien. «Par exemple en matière de transport, détaille Gaël Peslerbe. Les Belges peuvent rouler à trente tonnes à charge chez eux et en France. Mais nous, nous devons rouler à 27 tonnes en Belgique! C’est 10% de perte pour nous! C’est un gros combat.»

Dominique Riquet acquiesce. Mais «la France est un pays très normatif. Il faut optimiser les règlements pour faciliter les choses», estime le député européen, qui veut obtenir la labellisation des produits animaliers comme c’est le cas pour le fromage ou le vin.
Cela permettrait selon lui aux consommateurs de «mieux appréhender les contraintes de fabrication, et de comprendre que la qualité a un coût».

screen-shot-2016-09-19-at-12-33-50

Enfin, impossible pour l’industriel de ne pas évoquer le canal Seine Nord. Inutile de dire que chez Novial, où sont enregistrées 11000 rotations de camions à l’année, on l’attend comme le messie. «Ce sera une réduction énorme de nos coûts et un développement qu’on n’imagine pas!» »

Pour retrouver cet article sur le site du journal, cliquez sur ce lien.

X