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Brexit. Les ports français gagnent une manche

Plusieurs ports français, dont ceux de Brest (notre photo) et de Roscoff, ont finalement été retenus dans le plan d’urgence de la Commission européenne.

Plusieurs ports français, dont ceux de Brest (notre photo) et de Roscoff, ont finalement été retenus dans le plan d’urgence de la Commission européenne. (Photo Claude Prigent).

Les députés européens votent ce jeudi pour un accès facilité de Brest et Roscoff aux financements européens en cas de « hard Brexit ». Le sort de Saint-Malo reste incertain.

Quel est l’enjeu ? En août, la Commission européenne présentait un « plan d’urgence » pour ajuster les infrastructures de transport au cas où le Royaume-Uni devait sortir brutalement du marché européen le 29 mars sans qu’aucune transition n’ait été aménagée. Il s’agit d’ouvrir rapidement les financements européens actuellement disponibles au financement des liaisons directes entre l’Irlande et le Continent. Les ports français avaient été « oubliés » de cette proposition, au bénéfice de ceux du Benelux. Depuis, au Parlement, les députés Karima Delli (écologiste), Christine Revault d’Allonnes (socialiste), Renaud Muselier (LR) et Dominique Riquet (centriste) ont convaincu leurs collègues d’inclure Brest, Roscoff, mais aussi Saint-Nazaire, Le Havre, Calais, Dunkerque dans les « alignements » de corridors maritimes définis comme prioritaires. C’est ce qui sera acté ce jeudi.

Quels sont avantages à la clé ? Concrètement, ce « reclassement » leur permet de répondre aux appels à proposition de la Commission européenne dans le cadre du programme d’infrastructure en cours (qui s’achève fin 2020) en tant que membres du « réseau central » (et non du « réseau global » comme c’est le cas actuellement). Ce qui leur donne un accès plus large à l’enveloppe de subventions restantes (plusieurs milliards sur les 24 milliards prévus entre 2014 et 2020) et leur permet de prétendre à un cofinancement de l’UE de 50 % (contre 30 %).

Pourquoi Saint-Malo a peu de chances d’être retenu ? Christine Revault d’Allonnes a tenté en vain d’obtenir le soutien de ses homologues pour garantir le même sort à Saint-Malo. « Trop petit ! » ont-ils estimé. Elle soumettra néanmoins ce jeudi un amendement spécifique, tout comme Dominique Riquet qui défend les intérêts de Boulogne.

La partie est-elle gagnée ? Non. Les ministres des Transports des vingt-huit attendent le vote du Parlement britannique sur l’accord sur le Brexit, le 15 janvier, pour accélérer, en cas de rejet de l’accord, les préparatifs d’un « hard Brexit ». On saura donc cet hiver s’ils sont d’accord, ou pas, avec le Parlement.

Ce « reclassement » des ports français est-il garanti à moyen terme ? Non plus. Certes, les députés avaient voté en novembre en faveur des mêmes ajustements pour le prochain programme sur les interconnexions européennes qui s’étendra de 2021 à 2027. Mais ils n’ont pas été suivis par les ministres européens.

Cependant, lors du Conseil du 3 décembre, la ministre des Transports Élisabeth Borne a convaincu ses collègues d’inclure Le Havre, Rouen-Paris, Calais et Dunkerque parmi les infrastructures prioritaires, mais aucun port breton. Élections et négociations budgétaires obligent, on ne sera probablement pas fixé sur la décision finale avant fin 2019, voire 2020.

Publié le 9 janvier 2019, vous pouvez retrouver cet article en intégralité ici.

 

 

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